Du fait de l’épidémie de coronavirus, de nombreux employeurs ont été contraints de placer tout ou partie de leur salarié en télétravail. Si le home office est déjà installé pour certains métiers et certaines entreprises, sa mise en place massive pose des questions tant du côté des employeurs que des salariés. Cumulée au confinement, le télétravail peut en effet être source de stress et de pertes de repères importantes, voire de problèmes de santé. Quelques bonnes pratiques simples s’imposent donc pour bien travailler à distance.

Du côté de l’employeur

Mettre les bons outils à disposition et accompagner les salariés dans l’usage des technologies

Le risque de fracture numérique est important dans le contexte forcé de télétravail lié à l’épidémie. Entre un salarié équipé d’un ordinateur professionnel et d’une connexion fibre et un autre devant travailler sur son PC personnel avec un connexion plus faible, survient un risque d’inégalité qui peut être source d’anxiété.

Il convient donc pour l’employeur de :

  • Mettre autant que faire se peut du matériel d’entreprise à disposition ;
  • De questionner les salariés sur leur niveau d’équipement ;
  • De prévoir un dispositif d’accompagnement et de formation (tutoriels, guides pratiques, hotline informatique si l’entreprise est dimensionnée pour) à destination des salariés ; tous les salariés ne sont pas égaux dans la pratique des outils digitaux, il est important de s’assurer que le télétravail n’est pas discriminatoire.

Garder le lien avec les collaborateurs

Le télétravail et le confinement brouillent les repères, tant au niveau social (isolement) que temporel (perte des horaires rituels d’entrée et de sortie au bureau, confusion entre les jours de travail et de week-end du fait du confinement). Il est donc indispensable de baliser les journées et de garder un lien, un collectif de travail.

Cela peut se faire notamment par la mise en place d’une téléconférence rituelle de 10 – 15 minutes le matin et en fin de journée avec toutes les personnes en télétravail. L’objectif de ce rituel n’est pas tant de faire une réunion que de conserver une habitude sociale, un moyen de se saluer et de se souhaiter bonne journée.

Les outils numériques sociaux grand public (ex. WhatsApp) peuvent être pertinents également pour lutter contre l’isolement, sous condition d’accompagner leur usage (cf plus haut) et de ne pas les laisser empiéter sur le temps privé (pas de message hors temps de travail, incitation à désactiver les notifications une fois la journée terminée). Un groupe WhatsApp (ou autre) peut également être utile pour les personnes en chômage technique, toujours pour garder le lien.

Du côté du salarié

Pour le salarié, le télétravail cumule les risques qui lui sont propres aux risques classiques liés au travail sur écran.

Bien choisir son lieu de travail

  • Une pièce calme, dépourvue de bruits parasites : le tic-tac de l’horloge ou le ronronnement du frigo peuvent provoquer à terme une fatigue mentale insidieuse).
  • Eviter les sources de distraction (télévision…) et tenter de créer une ambiance de travail ;
  • S’installer sur ce qui ressemble le plus à un bureau : le canapé, c’est pour Netflix, pas pour rédiger un rapport.
  • Si besoin, investir dans un temps de réaménagement du lieu d’habitation et de déplacement des meubles pour configurer son espace de travail : le confinement et les restrictions s’inscrivent dans un temps long, il convient de ne pas s’installer dans une situation intenable dans la durée. Cet espace restera dédié au travail et toutes les autres parties du domicile resteront du domaine du privé.
  • Pour les salariés ayant des enfants, anticiper les besoins (jeux, devoirs, temps devant l’écran…) et déplacements de ces derniers, pour permettre une cohabitation la plus fluide possible ;
  • Privilégier au maximum une pièce éclairée en lumière naturelle ; l’aérer régulièrement.

Faire au mieux avec ce que l’on a

Le confinement a été brutal et tout le monde a dû vite rentrer chez soi, sans forcément emporter sa chaise de bureau pivotante XXL avec accoudoirs et repose-tête ergonomique.

Il faut cependant tenter de s’approcher au mieux d’une situation n’ayant pas d’impact sur la santé :

  • Un bureau (les plus audacieux subtiliseront celui de leur ado) ou à défaut une table de hauteur normale (pas la table basse du salon, on la conserve pour l’apéro Skype à consommer avec modération) ;
  • Une chaise et non un tabouret. Un petit coussin, ça peut permettre de tenir la distance dans le temps.
  • Si on a un ordinateur portable avec clavier déporté, on peut placer un support (livres ou autres) dessous afin de remonter le haut de l’écran au niveau des yeux ; ça limite le mal de dos. Si l’on a que son ordinateur portable, on pense à faire des pauses, lever le regard de temps en temps et faire des étirements. Dans tous les cas, c’est conseillé.

Garder une frontière

L’incursion spatiale du travail dans la sphère privée peut amener une confusion des repères et des comportements pourtant à éviter (travail en soirée…). Il faut donc bâtir de nouvelles cloisons :

  • Conserver ses horaires habituels et s’aménager les temps de pauses courants ;
  • S’habiller comme si on devait aller au bureau (ça peut être utile aussi pour la visioconférence Skype, même si on ne voit pas ce qui est sous la table) ;
  • Débrancher l’ordinateur et les notifications du portable hors temps de travail : pas la peine de faire du zèle en période de crise, les enfants s’impatientent juste à côté.

Attention aux addictions

Au bureau, on prend deux pauses dans la journée pour une cigarette ou pour vapoter. A domicile, attention au sentiment de liberté. Cumulé au stress lié à l’épidémie et au confinement, on peut vite se laisser aller et augmenter en flèche sa consommation.

Ce serait dommage de se rendre encore plus accro à cause d’un virus et de sortir de la crise avec un nouveau combat à mener, alors faites plutôt du sport à la maison !

Idem pour le sucre : tout le monde finira bien par sortir prochainement, pas la peine de se faire mal aux dents.